Chers patients,
Je serai bientôt de retour auprès de vous, après ce passage de la naissance de mon bébé et la mienne en tant que maman, et après le temps dont j’ai eu besoin pour m’y consacrer entièrement. Cette métamorphose se fait différemment pour chaque femme et chaque enfant, elle est à la fois magnifique et douloureuse, bouleversante et déstabilisante, en même temps qu’elle donne le jour à la plus belle et la plus intense expérience d’amour qui soit, repoussant toutes les limites connues, en redessinant de nouvelles. On accueille son trésor d’enfant avec l’infinie gratitude d’être viscéralement responsable de ce nouveau petit être si vulnérable et si fort, en même temps qu’on se (re)découvre différente et plus forte, si vulnérable aussi, dans ce passage qui implique encore de nos jours une question de vie ou de mort. Je salue à nouveau le travail des soignants et accompagnants qui nous aident, dans ces étapes de vie, à traverser ce qui paraît parfois de prime abord insurmontable... ceux de l’urgence, et ceux qui petit à petit, après ce passage, trouvent les mots et les soins pour soutenir, partager et aider à se retrouver, et à retrouver petit à petit un équilibre. Ce passage pose aussi de façon aiguë la question de la place accordée à la maternité dans notre société qui a évolué sur ces questions, pas toujours pour le meilleur, et de la façon de l’accompagner ou au contraire de la rendre socialement plus difficile qu’elle ne l’est naturellement, avec la fragilisation qu’elle peut induire dans un monde qui ne valorise que la performance au travail, là où il y a tant besoin d’amour, de disponibilité, d’empathie et de bienveillance pour élever un enfant en bonne santé. C’est à la société de s’adapter aux rythmes physiologiques d’un bébé et de sa mère, variables pour chacun, et pas l’inverse... Cette expérience initiatique impliquant aussi bien le corps que modifiant la vision du monde, s’intégrera à ma façon de pratiquer à mon retour, plus consciente dans les soins que je vous proposerai après ce passage transformateur. Ce corps que je souhaite continuer à accompagner et dont les capacités d’adaptation continuent de me fasciner, par cette expérience intérieure bouleversante d’accueillir et de donner la vie. Je serai très heureuse de vous retrouver, 4 ans après avoir ouvert le cabinet, cet été en Juillet ! Hélène et Florine, mes collaboratrices que vous avez appréciées durant mon congé maternité, resteront à mes côtés pour continuer de vous accueillir avec moi au cabinet. En attendant de vous recevoir à nouveau en séance, en ce jour de la fête des mères, j’ai une forte pensée de soutien pour toutes les mamans quelle que soit leur situation, celles qui ont mis au monde un enfant, aussi bien que celles de cœur qui aident les mères à les faire grandir et s’épanouir, car il n’est sans doute pas de plus belle mission que de participer à rendre un enfant heureux. Merci à toutes les femmes qui donnent la vie et la préservent, sous toutes ses formes, par leur amour inconditionnel.
Le retrait de la vie active pour devenir mère me fait prendre du recul sur ma pratique, après cette troisième année d’ouverture du cabinet. Je réalise le chemin parcouru ensemble, et la gratitude que j’ai de pratiquer ces soins auprès de vous, qui me renouvelez votre confiance jour après jour et au fil des années, depuis 2014 où j’ai débuté ma pratique professionnelle dans le département des Pyrénées-Orientales, avant de partir poursuivre mes expériences en France et à l’étranger, puis de revenir. Le lien qui s’établit entre nous par le toucher pour tenter au mieux de soulager le corps des maux divers qui nous affectent tous, de façon très mécanique via les tissus corporels, ou plus fine par les perceptions et réactions liées au vécu, qui émergent lors de nos séances, m’est précieux. Je vous suis reconnaissante de continuer à revenir vers moi pour ces échanges. La pratique au contact direct du corps, par le travail des mains comme des interfaces qui « voient, pensent et agissent » comme le disaient les anciens ostéopathes, et surtout qui tentent de percevoir le plus finement possible les fascinantes stratégies d’adaptations du corps, permettent l’ouverture d’un canal de communication et d’harmonisation du corps et de l’esprit qui me touche et me passionne toujours autant. Le corps est vrai, il ne ment pas, et il rend humble. Chacun sur son chemin, nous partageons tous cette condition. Je reste émerveillée et pleine de gratitude de pouvoir accéder par le toucher à ces profondeurs humaines, d’être témoin privilégiée de ces ressentis, des plus physiques et concrets aux plus subtils, parfois de douleur, parfois de douceur et d’apaisement, que notre corps nous offre tout au long de notre vie. Je vous ai reçus enceinte ces derniers mois, je serai heureuse de vous retrouver transformée après ce passage de l’accueil de mon enfant, cette nouvelle expérience qui fera évoluer encore mes perceptions du corps, et donc ma pratique ostéopathique, qui sont indissociables. Ces métamorphoses et ces cycles permettent de ressentir en évoluant sans cesse, les capacités merveilleuses et les profondeurs insoupçonnées des transformations et adaptations de notre corps, à notre vécu et notre environnement. Enceinte, j’ai notamment traité des femmes enceintes elles aussi, des nourrissons, mais également accompagné des femmes en souffrance suite à des parcours difficiles d’infertilité ou de fausses couches, dont on parle peu, et qui sont pourtant trop nombreuses. J’en suis touchée à chaque fois et particulièrement au cours de cette période, nos rencontres ayant lieu à des moments de vie différents et parfois opposés. Je suis heureuse lorsque nos échanges permettent de soutenir autant que possible chacune dans son cheminement, avec le plus de discrétion et de compréhension possible. Sur le point de devenir maman, j’ai une pensée particulière pour elles en cette fin d’année. Le corps est une merveille de finesse aux potentiels infinis, pourvu qu’on en prenne soin, et c’est ce que je vous souhaite en cette fin d’année, parmi vos proches : de la douceur, de la chaleur, de l’amour partagé, une bienveillance toute maternelle, et d’honorer ce corps qui nous permet d’être vivants, unis. Je vous souhaite de remercier votre corps et de l’aimer comme s’il était, tout au long de votre vie, votre enfant chéri. Très belles fêtes à tous, et à très bientôt en 2023. (Retour prévu au cabinet pour Avril 2023)
Mens sana in corpore sano...
Très belle année 2022 ! Que cette nouvelle année soit celle de la santé, globale et sur tous les plans, du « bon sens », du retour au corps, à ses besoins, ses perceptions, lui qu’on écoute si peu même lorsqu’on conceptualise tant la santé au sein d’une crise sanitaire (ou autre), alors qu’il nous permet tant, sans qu’on en ait toujours conscience. Bien manger, bien dormir, bien entraîner son corps, sans le maltraiter, s’aérer, respirer, profiter de la vie et des bons moments parmi ceux qui nous sont proches, c’est la simplicité permise par la complexité du corps... Cela suppose de connaître, comprendre ses mécanismes de défense et son fonctionnement, sur tous les niveaux impliqués dans la santé, et les accepter pour vivre avec au mieux, en « bonne intelligence ». Un corps beau est un corps en pleine santé, capable de s’adapter au mieux aux contraintes de son environnement, en fonction de son âge et des épreuves qu’il a traversées... un corps dont on prend soin sans lutter contre lui, mais en travaillant avec lui. Il mérite toute notre tendresse, et que l’on en prenne soin comme de son propre enfant... avec bienveillance et respect. Souvent, c’est le travail d’une vie ! Il est toujours la plus merveilleuse et parfaite « machine » qui soit, et je suis reconnaissante d’être une de ses « artisans-luthiers » pour tenter de lever ses blocages et l’aider à s’accorder le plus harmonieusement possible, à tout âge. Très belle année 2022 à tous, prenez bien soin de vous. Et j’ai dit à mon corps, doucement : « soyons amis ». Il a pris une profonde inspiration et m’a répondu : « j’ai attendu ça toute ma vie.... »
Un point sur la formation continue qui nourrit ma pratique au cabinet :
cette année j’ai poursuivi mon apprentissage en méditation et perception consciente, j’ai eu la joie de suivre les enseignements en yoga ashtanga-vinyasa de Patricia Ardner, en ostéopathie, cerveau, neurosensoriel et conscience auprès de François Bonnal (DO et auteur) et son confrère Pierre Atthar (DO) dans la continuité de l’enseignement de Bernard Darraillans (DO), en psychosomatique/ostéopathie et état de stress post-traumatique avec Chantal Ropars (DO, PhD) par l'Académie d'Ostéopathie à Paris. Je suis reconnaissante pour ces très belles rencontres qui m’ont beaucoup touchée, et ces enseignements qui ont continué à me faire progresser sur le plan professionnel autant que personnel, pour les partager avec vous à chaque séance. J’ai également eu l’honneur de recevoir ma carte professionnelle d’expert-intervenante ostéopathe au sein du Service de Santé et de Secours Médical du SDIS 66, une belle reconnaissance de l’apport des soins ostéopathiques au sein d’un service de santé public, au service des sapeurs-pompiers professionnels et volontaires du département. Je suis très heureuse de pouvoir continuer à y apporter mes soins et contribuer ainsi à leur engagement. Des choix de voies à explorer et d’énergie à placer se sont présentés, je suis reconnaissante de ces opportunités : j’ai reçu la proposition de poursuivre la voie de la recherche en doctorat en parallèle de ma pratique en cabinet. Que je décide d’y donner suite ou non, je donnerai la priorité à mon activité thérapeutique comme je l’ai fait jusque-là. L’intuitif, l’empirique et l’expérience sensible, l’interaction par le toucher, à la fois plus simple et plus complexe, qui demande comme un artisan-témoin de pratiquer et travailler dans la matière, de la biomécanique à la biodynamique, poser les mains sans arrêt pour percevoir les corps et les êtres dans la rencontre du sensible, pour apprendre et progresser dans le toucher et le sensoriel, cela me paraît l’essentiel, encore et encore. Et bien sûr continuer d’étudier le fascia, tissulaire et anatomique, métabolique, physiologique, dans sa fonction de santé, d’organisation des structures et de connexion des systèmes du corps, à tous les niveaux... comme de l’argile qu’on pétrirait à nouveau, ou comme on proposerait un nouvel accord à un instrument précieux, en l’écoutant au plus juste possible pour tenter de mieux le comprendre dans son infinie subtilité. Au plaisir de continuer de partager ce chemin avec vous, et de vous recevoir en séance pour grandir et se (re)connecter à la santé ensemble, par les mains et le corps.
Ces derniers temps, la voix des psychothérapeutes et psychiatres se fait entendre, pointant la difficulté dans laquelle cette situation place les individus, en perte de repères, creusant les inégalités... impactant aussi bien la santé physique que mentale, en fonction des situations particulières. Le travail sur le corps ne peut se dissocier de celui de la psyché, et inversement. Notre corps porte l’empreinte de tout ce que nous avons vécu et traversé, et lorsque nous dénouons les tensions présentes dans les tissus biologiques, il arrive que certaines situations de vie se débloquent également, en ramenant du mouvement dans un point de blocage, l’évolution du ressenti corporel permettant d’appréhender les choses depuis un nouveau point de vue, de perception et parfois de conscience. Selon Andrew Taylor Still, fondateur de l’ostéopathie : « La vie, c’est le mouvement ! » Inversement, lorsqu’on travaille sa psyché, on peut aider le corps en transition à en évacuer les conséquences... c’est pourquoi, en fonction du motif de consultation, il est possible de travailler en collaboration avec vos psychothérapeutes, pour pouvoir vous proposer un suivi pluridisciplinaire plus complet, au plus proche des besoins de chacun. N’hésitez pas à me contacter pour plus d’informations. Je souhaite que cette situation incertaine nous permette à tou(te)s et à chacun(e) de revenir à l’essentiel, à ce qui nous touche intimement, à ce qui nous fait vivre et rêver ensemble, à une forme de solidarité de proximité, plus douce et respectueuse, peut-être en remettant en question notre système actuel de valeurs. Douce et heureuse année 2021 à tous, pleine de santé bien sûr, mais aussi de joie et d’amour, sans oublier d’habiter poétiquement le monde, et de préserver nos sources d’émerveillement. Prenez soin de vous !
Pour cette fin d’année 2020 si bouleversante et chaotique pour certains, où je sens tous mes patients et collègues soignants épuisés par le contexte actuel, j’ai eu envie de ramener de la joie et de la douceur en me tournant vers l’accueil de la vie, et de proposer au cabinet un rituel de naissance sous forme de trois séances :
Avant la naissance, bébé hésite parfois un peu à sortir, ou maman ne se sent pas toujours détendue au maximum pour l’accueillir, et parfois après la naissance, l’harmonie doit être expérimentée avec son corps, pour bébé sorti de son cocon du ventre maternel, et maman toute désemparée d’être née à elle-même en tant que mère en plus d’être femme.
Pour s’y retrouver et revenir chacun à son corps en paix, je propose cet accompagnement par l’ostéopathie tout en douceur, juste avant le terme pour se préparer à ce passage, et juste après pour souhaiter ensemble la bienvenue à cet enfant nouveau-né qui fait de ses parents de nouvelles personnes, et à sa mère qui a besoin de soutien pour cette transition vécue au plus profond d’elle-même. Un grand merci aux femmes, aux nourrissons et à leurs parents pour la confiance qu’ils m’accordent pour ces moments sacrés... N’hésitez pas à me contacter directement pour plus d’informations. Osteo-FasciaConnection a 1 an ! En Juillet 2019 le cabinet ouvrait officiellement ses portes au 17 rue Sant Vicens, dans ce petit centre de soins convivial où j’ai plaisir à vous accueillir depuis...
Quelle année mouvementée ! Lancement du cabinet, reprise de pratique chez les pompiers, approfondissement en périnatalité, début de l’enseignement en ostéopathie et fascia, Covid-19 et confinement, suspension des consultations, ce qui m’a amenée à rouvrir le cabinet presque un an après l’avoir ouvert pour la première fois... avec les difficultés que beaucoup d’indépendants connaissent également. Je suis heureuse de vous retrouver nombreux après cette période d’arrêt. C’est une belle aventure, qui se poursuit avant tout avec vous, mes patients, qui venez travailler avec moi tous les jours, pour avancer ensemble en nous enrichissant mutuellement. Merci pour votre confiance, et de faire vivre les soins que nous partageons ensemble. Pour cet article écrit pour la première année du cabinet, j’ai eu envie de mettre à l’honneur mes collègues du centre de soins, qui travaillent près de moi depuis un an et m’ont accueillie dans leur espace (j’étais la dernière arrivée). Si on se sent bien au cabinet, c’est aussi grâce à eux. D’ailleurs parfois vous nous faites confiance aux uns et aux autres, et les patients de l’un deviennent aussi patients de l’autre. Au rez-de-chaussée, vous trouverez les podologues, Anaïs Bret et Claire Dubos-Pellez. Anaïs a fondé le centre de soins Sant Vicens, et a aussi une formation en posturologie en plus de la podologie. Très complémentaire avec l’ostéopathie, cette discipline peut vous aider, n’hésitez pas à faire appel à ses soins particulièrement experts, elle vous accueillera toujours avec le sourire et bonne humeur. A côté de moi au premier étage Laetitia Perreux est infirmière libérale. Souvent en tournée pour ses patients à domicile, elle ne passe qu’en coup-de-vent puisqu’elle a ici son local professionnel. C’est une lumière, pour ceux qui ont la chance de la croiser ! En face de ma salle de consultation, les psychologues autour de Jean-Yves Proësamlé et la sexologue Florence Bisbal. Une oreille attentive et formée à l’écoute de nos blessures, sachant identifier nos conditionnements et mécanismes de défense... est précieuse et là aussi, c’est un complément essentiel à l’ostéopathie. L’esprit et le corps forment un tout indistinct, et souvent ce qui a été somatisé n’a pas sa source dans le corps uniquement... n’hésitez pas à les contacter pour entreprendre un travail avec eux. En plus du cabinet, ils interviennent dans une structure de soutien (Relais enfants-parents Pyrénées Catalanes) pour les enfants dont les parents sont incarcérés. Merci à eux pour leur accueil au cabinet et ces conditions de travail agréables ! N’hésitez pas à venir nous rencontrer sur place ou nous contacter. Centre de soins Sant Vicens : 17 rue Sant Vicens 66000 Perpignan Anaïs Bret podologue-posturologue : 04 68 67 17 12 Florence Bisbal sexologue : 06 86 53 53 21 Sandra Delval ostéopathe : 06 77 20 59 25 Laetitia Perreux infirmière libérale : 06 77 61 04 59 Jean-Yves Proësamlé psychologue-clinicien : 04 68 57 89 82 Image Santéblog Suite aux annonces du gouvernement concernant le déconfinement progressif, je suis heureuse de vous annoncer que les consultations reprendront ce lundi 11 mai au cabinet. Je vous remercie pour votre patience au vu de la situation.
Des mesures sanitaires seront prises pour éviter la propagation de l’épidémie lors des séances et vous seront précisées au fur et à mesure par téléphone ou message lors des prises de RDV. N’hésitez pas à me contacter pour toute question. Nous les ostéopathes avons autant besoin de vous que l’inverse, alors si vous avez besoin de séances d’ostéopathie, n’hésitez pas à faire de nouveau appel à nos soins après cette période d’arrêt pour tous. Merci pour votre confiance ! Conformément aux directives du gouvernement, nous vous demanderons de porter un masque lors de votre venue et durant les consultations. Cependant, les personnes à risques devront éviter dans un premier temps de se présenter spontanément au cabinet : sont concernées les personnes présentant des fragilités et pathologies chroniques, les personnes de plus de 75 ans, les personnes présentant un ou plusieurs symptômes du coronavirus, ou ayant été en contact avec une personne atteinte du coronavirus dans les 15 jours précédents. Elles seront invitées à rester chez elle et me joindre d’abord par téléphone au 06 77 20 59 25, pour évaluer lors d’un entretien à distance la possibilité ou non de réaliser le traitement ostéopathique (à domicile ou au cabinet). En espérant que vous vous portiez bien ainsi que vos proches, je suis ravie de pouvoir vous accueillir à nouveau au centre de soins Sant Vicens. Restons prudents et respectons au maximum les gestes barrières, mais avant tout, bienvenue à nouveau ! (Images : Thomas Pesquet ISS) En revenir à l'intériorité et à l’introspection... Une fois n’est pas coutume, nous parlerons un peu moins d’ostéopathie. En ce jour de la Terre, 22 Avril 2020 en confinement, cabinet fermé et consultations suspendues pour cause de pandémie... se poser pour réfléchir.
Tenter une voie qui nous permette de trouver une sécurité suffisante dans ce monde en transition, une place entre l'ancien monde et son modèle économique et le nouveau qui devra émerger de gré ou de force vu la crise écologique et sanitaire que nous traversons, qui amène à l'humanité des défis qu'elle n'a jusqu'alors jamais eu à relever et qu'elle s'est elle-même créés. C'est le challenge de notre génération, et des enfants qui grandissent aujourd'hui dans ces périodes de bouleversements. La crise sanitaire du Covid-19 nous ramène à l'appréhension des jeunes qui manifestaient il y a peu pour le climat et qui peinent à se projeter dans le modèle de vie présenté par leurs prédécesseurs, qui ne pourront d'ailleurs pas s'y projeter même s'ils le voulaient, puisque les ressources sur Terre ne sont pas infinies et ne le permettront pas, et que le système actuel ne permet pas d'inclure la vie de tous ses habitants, qu'ils soient issus du règne végétal ou animal. Je me sens comme les autres, particulièrement concernée puisque c'est cette difficulté à se projeter dans le modèle offert par les grandes entreprises et la volonté de m'en extraire pour trouver une voie avec laquelle je puisse me sentir en accord sur le plan éthique, tout en tentant malgré tout de trouver une place dans cette société, qui m'ont fait quitter les classes préparatoires aux grandes écoles d'ingénieur et me diriger vers l'ostéopathie, à la fois pour essayer de me sentir utile de façon concrète et autonome (apprendre à faire des évaluations rapides de situation et pouvoir avoir une action immédiate et "écologique" avec les mains, sans recours ni dépendance à la chimie ou à une machine), utiliser sens, instinct et intuition autant que la raison, et pouvoir avoir sur le long terme une place sans nécessité d’élitisme mais qui me rende j’espère utile à mes semblables, au contact de l'humain et de sa complexité, des histoires de vie, des joies comme des drames quotidiens qui font la vie de tous, dans lesquels on a besoin de l'autre pour s'aider à vivre, souvent sans autre contrôle ni certitude possible que l'accompagnement mutuel. C’est ce que j’espère encore, car pour moi le choix de l’ostéopathie était la tentative de poser un acte de philosophie de vie et l’ostéopathie elle-même, une philosophie en action. Accepter l’interdépendance, s’inscrire dans quelque-chose qui nous dépasse, et pouvoir apporter sa pierre à l’édifice, fût-elle petite. Notre crise d'aujourd'hui remet en lumière le caractère essentiel des professions oubliées sans lesquelles nous ne pourrions fonctionner, infirmiers, aide-soignants, commerces alimentaires, productions locales, elle aura au moins eu ce bénéfice. Etre en accord avec ce qu'on fait dans son essence, sur le plan éthique et humain, trouver du sens, c’est un luxe et un choix que j'ai eu la chance de pouvoir faire en étant soutenue dans cette voie, soutien que j’aimerais pouvoir transmettre à mon tour aux plus jeunes aujourd’hui. Je comprends d'autant plus leurs questionnements actuels, face à ces défis environnementaux et à une société qui leur propose un modèle économique presque déjà périmé, et leur difficulté à s'y insérer. C’est notre responsabilité de les y aider en continuant de nous interroger avec eux... Comme le dit Cyril Dion, nous avons besoin d'un "nouveau récit" à leur proposer ; et avec Pierre Rabhi, le mouvement des colibris et bien d’autres, se remet en place cette idée que l'homme ne doit pas être un simple rouage dans un système qui devrait être un outil d’épanouissement et d’enrichissement mutuel, mais qui devient dans les faits un engrenage qu'on ne peut plus arrêter, qui s’affole, uniformise et finit par asservir ce qui en l'homme devrait être au contraire encouragé et développé. Sa conscience, sa santé, et le fait de pouvoir être, simplement, comme une fin en soi et la partie d'un tout, qui correspond à la vie plus qu'à un système économique, en écosysytème et en accord avec lui-même, c'est à dire son essence. Nous avons un besoin urgent de (bio)diversité. Que signifie "être humain" ? Cela pose question à différents niveaux et "il faut bien manger", de façon très immédiate pourtant, faire société, c'est la base, comme cette base de la pyramide de Maslow qui définit l'échelle de nos besoins. Ce qui nous donne peut-être aussi la responsabilité, lorsqu'on a assez pour se nourrir, se vêtir, se loger, une sécurité matérielle suffisante pour assurer nos besoins, d'utiliser l'énergie restante pour définir de quel monde nous avons envie pour nous en sentir responsables, et unir nos efforts vers ce but ; et plutôt que nous divertir ou fuir pour oublier notre perte de sens, prendre au contraire du temps pour rêver, réfléchir, prendre conscience et créer l'espace en nous pour qu'émerge à toutes les échelles, une forme durable de société au service du vivant, et pas l'inverse.
La pratique ostéopathique nécessite un contact prolongé et rapproché avec les patients, non-indispensable pour contrer cette crise du COVID-19, et pourrait malheureusement nous rendre vecteurs du virus, même étant porteurs sains. Si vous faites déjà partie des patients du cabinet, des téléconsultations peuvent être envisageables en cas d’urgence à titre gratuit. Des échanges sont possibles à propos de vos motifs de consultations, douleurs ou gênes, pour tenter de trouver ensemble une solution en identifiant le problème, en lien avec les séances déjà effectuées ensemble, et en préconisant d’éventuels exercices, à adapter à chaque cas. Ce service ne remplace en aucun cas une consultation d’ostéopathie mais peut constituer une solution palliative, le temps que la situation revienne à la normale. Pour les nouveaux patients, nous vous invitons à prendre RDV sur Doctolib pour la date supposée de fin du confinement, et vous tiendrons informés de l’évolution et de la date de réouverture. N’hésitez pas à me contacter pour plus d’informations, en vous remerciant pour votre compréhension.
Arte a diffusé en Février 2020 le premier documentaire en langue française réalisé sur l’ostéopathie. Il fait état des formations, des connaissances et des pratiques actuelles en ostéopathie, ainsi que de la situation des ostéopathes à ce jour. Quelques temps avant, le documentaire Arte sur le fascia avait été rediffusé, permettant une première information représentative et complète de ce qui est actuellement en recherche et pratiqué, notamment au cabinet. Vous pouvez revisionner ces documentaires ici
Quelques années auparavant, mon ami et collègue Juan Castillon, ostéopathe formé à Barcelone, avait réalisé l’un des premiers documentaires existant sur l’ostéopathie en compilant une série d’interviews d’ostéopathes aux Etats-Unis, à l‘Andrew Taylor Still University à Kirksville, berceau de l’ostéopathie, en Angleterre, en France et en Espagne. Vous pouvez retrouver son travail ici
Le but est de pouvoir, en collaboration avec les autres professionnels de santé engagés au SDIS, proposer un service de prévention et de soutien de la santé et de la condition physique des sapeurs-pompiers, le plus adapté possible, pour qu’ils puissent assurer au mieux leur mission.
Ce service est pris en charge pour eux et ne participe en aucun cas aux décisions prises pour la visite médicale d’aptitude, il est voulu comme un support dédié offert à chaque sapeur-pompier engagé, volontaire ou professionnel. Il n’a pas vocation à se substituer à un suivi de fond. C’est désormais le Lieutenant-Colonel Eve Laparra, médecin-chef qui a repris la direction de ces permanences en même temps que celle du SSSM, qui nous permet d’assurer ce service en collaboration pluridisciplinaire. Dans ce cadre, nous avons bénéficié début 2020 d’une immersion au sein du CODIS, centre d’appel du SDIS 66, groupé avec le centre d’appel du SAMU, pour nous rendre compte des contraintes que les sapeurs-pompiers pouvaient subir en intervention. Cette observation très instructive fait l’objet de réunions pluridisciplinaires (infirmiers, psychologues rattachés au SDIS) afin d’optimiser le service rendu aux sapeurs-pompiers. Des activités de prévention sur les gestes et postures en intervention sont également en cours sur les formations. Les RDV pour les sapeurs-pompiers qui souhaitent bénéficier de ce service se prennent au secrétariat du SSSM et ont lieu tous les lundis matin au SSSM sur le site de Perpignan Nord, avec mes collègues Marjorie et Mélissa, ou moi-même. Photo Osteo 7/7 Un an après le retour de Lausanne en Suisse, je mesure le chemin parcouru avec l’ouverture du cabinet et le lancement de Osteo-FasciaConnection, comme une synthèse des expériences passées, auprès de mes patients qui m'apprennent tous les jours par leurs histoires de vie, et avec qui je souhaite que la relation thérapeutique puisse s’inscrire dans la durée. Cette confiance mutuelle renouvelée à chaque séance, l’exigence et l’authenticité que je souhaite y apporter, ont beaucoup à voir avec la façon dont est organisée la profession d’ostéopathe en Suisse, ce dont j’ai pu faire l’expérience durant l’année 2018-2019 passée à pratiquer à Lausanne, en clinique ostéopathique auprès de mes collègues de Osteo 7-7.
En Suisse, les écoles privées d’ostéopathie ont été fermées il y a plusieurs années pour rouvrir une formation publique en Master à la HES (Haute Ecole de Santé) de Fribourg, équivalent de notre Faculté de Médecine en France, dont la première promotion est sortie en 2019. L’ostéopathie y est reconnue comme une profession à part entière du système de santé et les séances sont intégralement prises en charge pour les patients par les assurances. Les collaborations avec les autres professionnels de santé ainsi que la recherche universitaire y sont facilitées du fait de la reconnaissance et du haut niveau d’expertise requis pour être ostéopathe notamment sur les connaissances médicales (actuellement, un assistanat est obligatoire pendant deux ans après l’obtention du diplôme, avec un examen théorique et un clinicat à valider à l’issue de cette période d’assistanat - examens CDS). Ce haut niveau d’exigence suisse ne semble pas nuire à la qualité humaine du soin et à la libre pratique de chacun en ostéopathie, mes collègues ayant tous une vision spécifique de la pratique et s’enrichissant mutuellement de leurs approches diverses. Je remercie Laure-Isabelle, Tibor et Christophe pour m'avoir fait confiance en tant que collaboratrice tout au long de cette année en Suisse et pour m'avoir transmis leur vision et leur expérience de l'ostéopathie. Je m'efforce de maintenir cette manière d’envisager la profession d’ostéopathe dans la pratique quotidienne au cabinet, et je souhaite à l'ostéopathie de suivre le même chemin de reconnaissance en France, autant pour la sécurité des patients que des praticiens. Au début de cette année 2020, début Janvier, nous avons eu la chance de pouvoir assister au dernier séminaire de formation de Bernard Darraillans, ostéopathe bien connu dans les Pyrénées- Orientales et au-delà, sur les concepts de la biomécanique en lien avec la biodynamique.
Au sein d’un groupe très bienveillant et attentif, dans des conditions très particulières, ce séminaire a été une émouvante leçon de vie, la dernière d’un ostéopathe à la carrière bien remplie, au service des patients et de la recherche ostéopathique, de la clinique, et en collaboration avec ses amis et collègues qui poursuivent le chemin sur lequel il les a accompagnés. Bernard s’en est allé quelques jours après la fin de ce séminaire... nous lui sommes trés reconnaissants de ce qu’il a pu nous apporter et partager, transmettant son expérience de praticien jusqu’à la fin de sa vie, lui qui disait dans « Paroles d’ostéopathes » qu’il souhaitait qu’on garde de lui « le souvenir d’un homme qui a toujours cherché à aimer ».
Les échanges avec les autres enseignants, ostéopathes ou non, chacun avec un parcours riche et passionnant, (en ostéopathie mais aussi en danse classique professionnelle, neurosciences et psychologie expérimentale, recherche en physiologie en collaboration avec le CNES et la NASA, ...) m’ont convaincue de tenter l’aventure. J’ai pu également encadrer la pratique clinique des étudiants de cinquième année en clinique universitaire, ce qui a été pour moi une très belle expérience de partage et de réflexion, les débuts en clinique constituant véritablement la première immersion dans le monde du soin ostéopathique confronté à la réalité des patients. Je remercie mes collègues et les étudiants pour ces moments d’échange très enrichissants et le plaisir de partager cette passion commune de l’ostéopathie. Dans ce cadre, en Octobre, le cabinet d’ostéopathie de Sant-Vicens à Perpignan a également accueilli Cassandre, étudiante en première année à l’ITO, afin qu’elle puisse dès le début de ses études et comme sa formation le requiert, se rendre compte de la réalité du métier en pratique libérale. Elle a pu également suivre au sein du pôle périnatal des consultations pour les nourrissons. Je la remercie pour sa présence bienveillante et discrète, ainsi que mes patients pour avoir accepté qu’elle assiste à nos consultations lors de son stage d’une semaine. Souhaitant me consacrer à la clinique et à mes patients au cabinet, j’ai préféré suspendre momentanément ces activités d’enseignement et reviendrai à l’ITO et à l’encadrement des consultations universitaires dès que mon organisation me le permettra. Je souhaite à nouveau remercier la directrice de l’ITO Clairette Martin, et son équipe dynamique, pour la confiance qu’elle continue de m’accorder et l’ouverture sur les projets à venir.
En 2017, dans le cadre de ma reprise d’études en Master de Biomécanique, j’ai eu la chance d’avoir accès au Laboratoire de Biomécanique et de Mécanique des Chocs (LBMC) pour plusieurs mois de stage à Lyon, afin de mettre à l’épreuve les hypothèses formulées dans les congrès de recherche fascia à propos des effets de la technique ostéopathique de rebond sur le tissu fascial.
Ce laboratoire dirigé par David Mitton, que je remercie pour sa confiance ainsi que son équipe, est un institut de recherche public affilié à l’IFSTTAR et à l’Université Claude Bernard Lyon 1, et qui vise notamment à étudier la réaction des tissus du corps humain en cas de contrainte et de choc, automobile par exemple. Il dispose de plusieurs appareils de recherche, dont l’appareil Aixplorer Supersonic Imagine, un échographe ultra-rapide qu’on peut également utiliser pour réaliser des élastographies, ce que nous avons choisi pour ces recherches. L’élastographie permet, par des cartes de couleurs superposées à l’image échographique, de visualiser le module de cisaillement (associé au module d’élasticité) des tissus investigués, et donc d’avoir une mesure du degré « d’élasticité » des tissus qu’on observe sous la sonde échographique. Nous avons pu tester ainsi, à travers l’élaboration d’un protocole exploratoire, l’effet des manipulations ostéopathiques de rebond sur le fascia lata de plusieurs volontaires. Les résultats encourageants ont amené à une poursuite de ces recherches, les données recueillies servant aussi aux chercheurs du laboratoire pour essayer d’établir les lois de comportement mécanique du tissu fascial, dans le cadre de l’élaboration de modèles pour l’humain virtuel, permettant de tester informatiquement les réactions des tissus biologiques, plutôt que sur des corps réels (volontaires ou pièces anatomiques). Il a été passionnant pour moi de pouvoir visualiser directement l’effet de la technique sur le patient par ces mesures, et de quantifier ensuite ces effets, afin de mieux comprendre le mécanisme de fonctionnement des manipulations ostéopathiques sur le corps humain. Il est stimulant de voir que de simples hypothèses initiales formulées par passion pour un sujet peuvent mener à une poursuite de ces questionnements dans un cadre de recherche, dans des laboratoires de recherche publics, pour le moment peu ouverts aux ostéopathes. Il a été tout aussi passionnant de pouvoir être intégrée pour quelques mois à une équipe de recherche, composée d’ingénieurs et de chercheurs universitaires, et de tenter de trouver un vocabulaire commun pour se comprendre. La clinique n’ayant de fait pas la même rigueur que les protocoles scientifiques, car chaque être humain est différent, il est difficile avec les outils actuels de systématiser les paramètres mis en jeu dans les thérapies holistiques, qui ne sont pas des sciences exactes. C’est aussi ce qui fait leur complexité, leur intérêt et leur richesse, même si cela ne nous empêche pas de tenter de comprendre leur fonctionnement et d’apprendre à réfléchir différemment, en apprenant d’autres méthodes, à adapter en fonction des contextes rencontrés. C’est un challenge stimulant, qui se poursuivra j’espère, et que d’autres étudiants reprendront. A suivre... Suite à la mission humanitaire au Népal, j’ai pris conscience que les enfants tamangs qui marchaient des heures dans l’Himalaya pour aller à l’école ne pourraient pour la plupart jamais quitter leur pays... ils ont pourtant gardé une forme de foi et de joie pure, un contact simple avec eux-mêmes qui nous fait parfois défaut en Occident, où j’ai pensé que je serai peut-être plus utile en tant qu’ostéopathe. Ce que je leur devais au minimum, par respect et puisque personne ne choisit où il naît, c’était de retenir cette leçon : profiter des opportunités qui nous sont offertes dans le pays où nous avons grandi et cesser de s’auto-censurer, pour aller vers ce qui nous tient à coeur et faire sa part en se réalisant, quelle qu’en soit la forme.
Passionnée par le fascia depuis la fin de mes études d’ostéopathie, ayant formulé des hypothèses pour la technique de Recoil (rebond) en rapport avec les récentes recherches sur le fascia dans mon mémoire de fin d’études, j’ai décidé de participer à mon premier congrès de recherche en candidate libre, le 4th International Fascia Research Congress de Washington DC, où j’ai été sélectionnée pour la section posters. Les congrès fascia auxquels j’ai pu participer de 2015 à 2018, soit en candidate libre soit avec l’Université Claude Bernard Lyon 1 dans le cadre de ma reprise d’études en Master de biomécanique, ont été de formidables occasions de rencontrer des chercheurs et des thérapeutes de tous horizons et de toutes nationalités, dont certains m’ont permis de poursuivre les recherches en faisant évoluer ma réflexion, d’envisager l’utilisation de nouveau outils comme l’élastographie permettant de visualiser les différents « modules d’élasticité » des tissus du corps et notamment du fascia, d’éprouver des hypothèses et de partager cette passion, d’apprendre de leurs parcours et découvertes, de prendre du recul et de me confronter à de nouvelles idées, dans un contexte enthousiasmant où l’état des connaissances évolue sans cesse d’année en année, y compris dans le cadre de la recherche fondamentale. Le fascia est devenu « the hot topic », à la mode, mais il est avant tout une structure qui permet de réenvisager l’anatomie d’une façon qui me semble la plus cohérente avec des perceptions pratiques très concrètes ; celle qui permet de lier la main intuitive à l’intellect et sa visualisation, son mode de compréhension. En Novembre 2014, j’ai eu la chance de participer à une mission humanitaire itinérante chez les tamangs, au Népal, dans la vallée du Langtang, au sein d’une équipe médicale et paramédicale composée d’un médecin, d’une infirmière, d’un kinésithérapeute et de plusieurs ostéopathes, organisée par Ostéopathie Solidarité Développement (OSD).
Nous sommes partis un mois, depuis Katmandhu, de villages en villages pour rencontrer la population (dont certains n’avaient jamais vu d’occidentaux et nous prenaient pour des fantômes, si grands, si blancs et habillés étrangement), qui n’avaient parfois ni eau potable ni électricité à disposition, et dont beaucoup étaient porteurs en saison pour les treks des Anapurnas. Harikrishna, guide de High Himalayan Trekking and Expeditions, nous a emmenés dans son village et sa région natale avec deux autres jeunes népalais qui parlaient anglais, Sagar et Prakash, pour être traducteurs lors de notre périple, au sein de notre petite équipe composée aussi de deux cuisiniers et de deux australiennes membres d’associations humanitaires au Népal, dont Margot, venues aider pour l’organisation et suivre cette expérience pour en faire le compte-rendu. Nous amenions des médicaments, des soins, le médecin établissait des diagnostics et donnait des traitements, nous ostéopathes avec le kiné, tentions de soulager les douleurs autant que possible, de donner des conseils et exercices de posture pour leurs contraintes quotidiennes du mieux que nous pouvions, même si leurs préoccupations dépassaient souvent nos moyens sur place, eux qui parcouraient les chemins de l’Himalaya en tongs. Nous campions dans la cour de l’école ou à l’écart du village, et les habitants qui nous attendaient d’un village à l’autre nous accompagnaient un peu sur les chemins qui les séparaient, les enfants nous accueillaient avec des chants, des écharpes et des colliers de fleurs. Nous sommes arrivés à la fin des cérémonies mortuaires bouddhistes et hindouistes des porteurs morts dans les avalanches, un mois auparavant. Moi qui débutait l’ostéopathie, tout juste diplômée, j’ai pratiqué sur l’un de leurs chamans qui nous demandait de l’aide, blessé au dos pour avoir incarné Hanuman, le dieu-singe... Ce fut une expérience incroyable, aussi riche et merveilleuse qu’épuisante, parfois hasardeuse et parfois frustrante, car on se sent bien petit face à ces difficultés et parfois drames dont on n’a plus conscience dans nos conforts occidentaux, et face à leur culture millénaire qui nous est inconnue, leur joie et leur sagesse de vie malgré les difficultés qui nous sont une leçon, comme si vivre ne représentait là-bas ni le même danger, ni la même valeur. |